Le marché automobile : un neuf de moins en moins abordable

Le marché automobile français connaît une transformation majeure. L’accès aux véhicules neufs devient de plus en plus limité pour une grande partie de la population, notamment les classes moyennes. Les données de diverses études montrent une augmentation significative des prix et un déplacement vers l’occasion qui redessine le paysage automobiliste.

L’escalade des prix : un constat alarmant

Entre 2020 et 2024, le prix moyen d’un véhicule neuf est passé de 28 107 euros à 34 872 euros, traduisant une hausse de 6 800 euros TTC, soit +24 %. Selon l’Institut Mobilités en transition (IMT), cette tendance est sans précédent. Lorsqu’on observe la période de 2018 à 2024, l’augmentation atteint même 40 % : de 26 000 euros à 36 700 euros, comme l’indique le club automobile Roole.

Les impacts de cette flambée des prix sont visibles à travers les ventes de voitures neuves qui stagnent sous les niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. En septembre 2024, l’Europe a enregistré 888 670 immatriculations, alors que ce chiffre était de 1,24 million en 2019. Au total, un manque de 3,7 millions d’unités a été constaté sur les neuf premiers mois de 2024 par rapport à 2019.

Les causes de l’augmentation des prix

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation record des prix. D’abord, la pandémie a provoqué un choc de production, entrainant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Cela a directement influencé les prix, augmentant également les marges des constructeurs. De plus, l’inflation sur les matières premières et l’énergie a contribué à 6 % des 24 % d’augmentation des tarifs.

• Élévation des prix des matières premières
• Augmentation des marges des constructeurs
• Ordres de régulation européens favorisant la montée en gamme

Le secteur automobile a également vu émerger une forte tendance vers des modèles haut de gamme. Selon l’IMT, ce rôle est prépondérant car la montée en gamme et le pricing power des marques représentent désormais plus de la moitié de l’augmentation des prix. Par exemple, des marques comme Fiat (+53 %), Dacia (+44 %), et Opel (+27 %) enregistrent des hausses substantielles de leurs prix.

Un marché de l’occasion en plein essor

Face à ces hausses, les ménages se tournent vers le marché de l’occasion. En 2024, seulement 31 % des acheteurs étaient issus des classes populaires et moyennes, une baisse significative par rapport aux 43 % de 2019. On observe qu’en moyenne, posséder un véhicule neuf coûte 522 euros par mois, comparé à 384 euros pour une voiture d’occasion.

Préférences des acheteurs en 2024

Le paysage automobile se transforme donc, avec une préférence croissante pour l’occasion. Les voitures électriques d’occasion affichent également un tarif inférieur : environ 331 euros par mois, bien que l’offre demeure limitée.

• Réduction du pouvoir d’achat des ménages
• Durée de vie moyenne des véhicules en augmentation
• Recherche de véhicules plus accessibles financièrement

Pour répondre à la demande croissante pour des véhicules moins chers, les constructeurs envisagent de développer des modèles électriques à prix abordable, prévus autour de 15 000 euros. Cela passe cependant par une relocalisation de la production et une ajustement des régulations.

Cette situation fait réfléchir tant les acheteurs que les constructeurs sur la direction à prendre pour garantir l’avenir de l’industrie automobile face à une demande en constante évolution.

Dans ce contexte, des entreprises cherchent à s’adapter pour proposer des modèles qui répondent aux attentes d’une population de plus en plus soucieuse de sa capacité d’achat.

Maëlys Gauthier

Expert en véhicules électriques et passionnée par l’innovation, je suis spécialisée dans l’univers Tesla depuis plus de cinq ans. À 30 ans, j’accompagne les particuliers et les entreprises dans leur transition vers une mobilité durable, en offrant des conseils sur les modèles, l’autonomie et les infrastructures de recharge. Mon objectif est de rendre l’expérience Tesla accessible et agréable pour tous.